UN MERVEILLEUX SITE POUR VOS RANDONNÉES

Le Domaine des Chutes du Ruisseau Creux vous invite à découvrir ses sentiers pédestres et de vélo en milieu forestier dans la belle région de la Gaspésie. Situé près de la rivière Bonaventure, le Domaine est accessible à partir de la municipalité de St-Alphonse.

En opération depuis 1999, le Domaine des Chutes du Ruisseau Creux est devenu un merveilleux site pour vos randonnées. En saison hivernale, une partie de ces sentiers se transforme en sentiers de raquettes et de ski de fond.

Le Domaine des Chutes du Ruisseau Creux est un merveilleux site qui offre des randonnées couvrant une distance de près de 35 km. Le projet de développement (Plan de mise en valeur du Domaine des Chutes du Ruisseau Creux) s’articule sur la notion de séjours en nature, en refuges, utilisant des réseaux de sentiers pour la pratique de randonnées pédestres ou de vélo dans une zone caractérisée par son milieu forestier et hydrographique diversifié.

Historique

Le projet de faire découvrir les chutes du ruisseau Creux a été initié par une étude, réalisée en 1983, de messieurs Gaston Miousse et Jean Pronovost sur le potentiel récréatif du ruisseau Creux.

Suite à cette étude, au milieu des années 90, un groupe de citoyens s’est formé pour développer la richesse récréotouristique des chutes du ruisseau Creux. Ce groupe était appuyé par monsieur Bertin St-Onge, maire de St-Alphonse durant ces années. Un comité provisoire a été formé en 1996 et l’incorporation du Domaine des Chutes du Ruisseau Creux s’est faite en 1998. L’ouverture du Domaine a été officialisée au centenaire de la municipalité de St-Alphonse en 1999.

Histoire de notre passerelle

En 1997, en association avec la municipalité de St-Alphonse, il y a eu la construction de la grande passerelle suspendue de 81 m traversant la rivière Bonaventure. Les piliers ont été construits en automne et il a fallu attendre en février 1998 pour bâtir le tablier à l’aide d’échafauds installés sur les glaces de la rivière.

La construction de la passerelle a été le coup d’envoi pour le développement récréotouristique du Domaine puisqu’elle a redonné accès au ruisseau Creux.

Au site de la passerelle, au milieu des années 60, l’industrie forestière avait construit un pont pour le transport de bois. Ce dernier a été abîmé par les glaces quelques années plus tard et n’a pas été réparé. Le pont a finalement été démoli et une partie de sa structure a été réutilisée pour un autre pont construit plus en aval sur la rivière Bonaventure. Quelques poutres de cet ancien pont sont encore visibles dans le lit de la rivière.

Développement du Ruisseau Creux

Les années 1930

Durant les années 1930, deux grands camps de bûcherons (camp à Jos Lévesque et camp à Jack Borden) voient le jour sur les rives du ruisseau Creux. Ces camps, pouvant accueillir de 50 à 60 bûcherons, étaient équipés d’une « cookerie » et d’une forge. Les bûcherons coupaient le bois de cèdre en 16 pieds (4.88 m) pour construire des rails de chemin de fer.

À cette époque, les bûcherons coupaient le bois au sciotte ou à la hache. Ils utilisaient principalement les bœufs pour transporter le bois jusqu’au ruisseau ou à la rivière. Par la suite les chevaux ont remplacé les bœufs. Plusieurs pionniers de St-Alphonse ont travaillé dans ces chantiers.

En aval de la chute du ruisseau Creux, un barrage de terre et de bois avait été construit. Lors de la drave, le barrage était fermé durant la nuit pour accumuler l’eau et le matin venu, on ouvrait le barrage pour augmenter temporairement le débit d’eau du ruisseau Creux, afin de faire circuler plus facilement les billots de 16 pieds.

Les années 1940 et 1950

Durant les années 1940 et au début des années 1950, les grands camps sont remplacés par de petits camps familiaux dispersés le long du ruisseau Creux. Ces petits camps logeaient 4 à 8 personnes selon la grandeur de la famille. Souvent au printemps, ces camps étaient brûlés et on en reconstruisait un autre l’automne suivant à un autre endroit pour se rapprocher du lieu de bûchage. Plusieurs familles ont eu leur camp dont Édouard Bernard, Eugène Bernard, Maurice Lebrun, Aderville Cyr et Hector Barriault et plusieurs autres.

Les arbres étaient coupés en 4 pieds (1.22 m) et transportés près du ruisseau Creux par les chevaux. Au printemps, les billots étaient dravés sur le ruisseau Creux et la rivière Bonaventure jusqu’à la Baie-des-Chaleurs. Finalement, les billots étaient acheminés par les toueurs jusqu’à l’usine de Bathurst au Nouveau Brunswick.

Les bûcherons apportaient leur nourriture pour la semaine ainsi que le foin et l’avoine pour les chevaux. La semaine de travail commençait le lundi matin et se terminait le samedi midi. Les hommes travaillaient du lever au coucher du soleil.

L'époque de la drave

La drave consistait à transporter les billots par eau jusqu’à l’usine de sciage. Les draveurs circulaient sur les billots flottants et à l’aide d’un long pieu décoinçaient les billots. Métier très dangereux, car les draveurs étaient toujours en équilibre précaire sur les billots gelés et les accidents étaient fréquents. Charles Bernard, Pierre Labrecque, Franck St-Onge et plusieurs autres ont été draveurs dans les années 1950.

La principale difficulté que les draveurs rencontraient est la gorge du ruisseau Creux d’environ 8 mètres de largeur où une chute de près de 9 mètres avait pris place. À cet endroit le bois s’amoncelait et créait des embâcles. Des hommes étaient engagés pour faire sauter à la dynamite ces embâcles. Le dynamitage à répétition a contribué à creuser encore plus la gorge du ruisseau Creux. Ce mode de transport des billots a commencé dans les années 1930 jusqu’à 1955.

En 1950, l’invention de la scie mécanique révolutionne l’industrie et facilite de beaucoup la vie des bûcherons. En 1955 le syndicat forestier construit une route permettant d’accéder au nouveau grand camp construit en 1954 d’une capacité de 80 hommes près de la rivière Bonaventure. Les coupes de bois étant loin du ruisseau Creux, il en résulta l’abandon du ruisseau Creux comme voie de transport.

Les années 1960 et 1970

Plus tard, le territoire situé à proximité du ruisseau Creux fut exploité dans les années 1965 à 1969 par la Consolidated Bathurst dont l’usine fut érigée à New Richmond en 1966. Durant ces années, la compagnie a construit un pont pour le transport de bois, pont qui était situé à la passerelle.

Les bûcherons travaillaient avec des scies mécaniques et les chevaux sortaient les billots jusqu’au chemin forestier. Ayant des chemins d’accès, les hommes revenaient chez eux chaque soir. Les billots étaient transportés par camion jusqu’aux usines de sciage. Vers la fin des années 70, les chevaux ont été remplacés par des débusqueuses.

Hommage à notre histoire locale

La petite Belgique

La municipalité de St-Alphonse est surnommée « La petite Belgique », car quelques-uns de ses fondateurs sont originaires de la Belgique. Les gens de St-Alphonse sont surnommés les « belgiquois ».

L'époque des bûcherons et des draveurs

Pour rendre hommage aux durs labeurs des bûcherons et des draveurs et ne pas oublier leur histoire, certaines de nos infrastructures portent ces noms évocateurs. Près de la chute du ruisseau Creux se dresse un camp de bûcherons typique des années 1940. Le camp est construit en bois rond et calfeutré avec de l’étoupe.

Témoignage de monsieur Robert Barriault ayant travaillé au ruisseau Creux (extrait du livre : Il y a cent ans que je t’aime, St-Alphonse 1899-1999).

Le lundi matin, pack sac sur le dos, je partais pour la semaine bûcher dans le ruisseau Creux. Avec Bebi Barriault, qui venait lui aussi, on faisait le trajet à pied. Ça prenait tout l’avant-midi pour s’y rendre. En hiver, on pouvait utiliser des traîneaux avec des chiens. On passait par le tré-carré du 9 et une fois arrivé à la rivière, après être passé par le lac à Ti-Ber Dugas, Noré St-Onge nous traversait en canot. Y restait qu’à se rendre à notre camp, situé dans l’haut du ruisseau. J’peux dire que rendu en haut, ça faisait du bien de se décharger de nos gros pack sacs remplis de nourriture (pain, tartes, viande cuite, etc.).

Toute la semaine, on bûchait au sciotte et à la hache, d’une noirceur à l’autre. Le bois coupé était mesuré et après on le cordait sur le ruisseau gelé ou sur les côtés. Au printemps, au coup d’eau, on jetait le bois dans le ruisseau pour le faire descendre jusqu’à la rivière. Des gars étaient placés le long du ruisseau, pour piquer le bois et l’aider à passer. Des fois, y fallait même mettre de la dynamite pour débloquer le passage. Le samedi, on refaisait notre chemin en sens contraire, pour s’en retourner à la maison.

Références :

Gaston Miousse et Jean Pronovost, Mémoire de fin d’études , à la faculté de foresterie et de géodésie de l’Université Laval.

C. Bujold, G. Barriault, S. Barriault, F. Bujold, R. Desbiens, M. Lebrun, R. Onraet et J. St-Onge. Il y a cent ans que je t’aime, St-Alphonse 1899-1999

Témoignages de quelques bûcherons qui ont travaillé au ruisseau Creux.